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Mariella Esvant, de la « Nouvelle République », a répondu à notre interview par e-mail. Le journalisme sans contact Mariella Esvant est journaliste et spécialisée dans l’éducation et la santé, elle a dû s’adapter au confinement, elle témoigne : |
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« Cela nous a imposé une nouvelle organisation, mais après quelques ajustements, le télétravail ne pose pas beaucoup de problèmes pour ce qui est de la rédaction des articles. Ce qui nous a posé le plus de questions est celle des reportages de terrain, et des rencontres avec nos interlocuteurs, qui sont au coeur de notre métier. Aux rencontres, nous avons privilégié les entretiens téléphoniques, et pour les reportages, appris à les réaliser avec les distances nécessaires, équipés de masques si besoin. Dans les premiers temps, les photographes ont beaucoup utilisé le téléobjectif pour pouvoir prendre des photos à distance. Puis une fois les règles de sécurité bien acquises, protégés, ils ont repris leurs cadrages habituels. » Pour limiter les contacts, elle travaille autrement : « Nous utilisons beaucoup le téléphone, les appels en visio, et si besoin nous nous rendons sur place. Nous gardons les distances recommandées, portons éventuellement un masque.» L’importance des témoignages Notre interlocutrice apprécie finalement de ne plus avoir « de ces rendez-vous dits "institutionnels", qui (les) occupent généralement beaucoup, mais les réseaux tissés sur le terrain au fil des reportages permettent de rester au fait de ce qui se passe. Il arrive souvent que dans la discussion, un interlocuteur (les) mette sur la piste d’un autre sujet. » Hôpital surchargé, Les journalistes sont rarement allés à l’hôpital, dit-elle mais
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« cela n’a pas changé grand-chose. Nous avons des contacts avec la direction, les syndicats, ou directement avec des soignants et médecins que nous rencontrons régulièrement. Là encore, cette fois en privilégiant le téléphone. Nous pouvons si besoin y aller. Un photographe a, par exemple, réalisé un reportage au sein du service d’infectiologie au plus haut de la crise… mais nous évitons, pour notre sécurité comme pour celle des patients et du personnel. Nous avons des contacts aussi avec des patients, par nos réseaux, par des témoignages spontanés de personnes. » Covid, superstar de l’actu Elle constate que, bien sûr, « le virus est omniprésent dans l’actualité… car il touche le quotidien de tout le monde, et toutes les activités. Si l’on parle par exemple d’une école de musique, on va forcément aborder le fait qu’elle s’est adaptée au confinement, si l’on parle d’un artiste, il est aussi en situation de confinement, et sa production s’en ressent, si l’on parle économie, l’impact est encore plus fort, etc. Il y a eu quelques articles qui ont réussi à passer cette thématique – parution d’un livre par exemple – mais ils sont rares en effet. » Difficultés Le journalisme au temps du covid présente quelques inconvénients, car, dit M. Esvant : « comme nous limitons les contacts sur le terrain, on fait peu de reportages longs, en immersion, qui permettent d’être au plus près du quotidien. Et c’est sûrement ce qui me manque le plus… La distance physique crée aussi une distance dans les confidences. C’est dans ces moments où l’on |
peut entrevoir de petites choses qui disent parfois beaucoup plus que de longs discours. » Un sujet sensible Comme toujours elle témoigne que les journalistes pèsent leurs mots, « mais en fait, c’est plutôt sur le choix des interlocuteurs qu’ils doivent être pointilleux, car ils transmettent leurs mots. Faire s’exprimer un chef de service spécialisé en virologie au CHU de Tours sur les questions de circulation du virus, du déconfinement, etc. ne présente a priori aucun risque de diffuser une mauvaise information (sauf peut-être si l’on est à Marseille et que le médecin en question s’appelle Didier Raoult…). » La prudence est de rigueur dans son métier : « En revanche, il m’est arrivé de renoncer à un sujet sur des tests sérologiques, car la personne qui souhaitait en parler me semblait peu fiable – après quelques vérifications auprès de médecins. » Vivement le retour des marronniers ! Mariella Esvant a bien envie de « retrouver des reportages auprès d’élèves, de services hospitaliers, et même, ces sujets dits « légers » que nous réalisons chaque année à l’approche de l’été, comme les balades à vélo en Touraine, les métiers des bords de Loire, les camping insolites… Autant de « marronniers » qui me paraissent aujourd’hui symbole d’une vie normale. » C’est un comble pour une journaliste de rêver de ces sujets bateau qui sont généralement une corvée et rarement du bon journalisme ! Manon, Lucas, Malak, |
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