Handshake et check : vers une fin annoncée ?

     Avec en bonus, quelques idées pour se saluer sans contact.

     Pourquoi nous serrons-nous la main ? Quel est le message que nous voulons faire passer en saluant quelqu’un ? C’est cet article qui vous le dira, mais seulement si vous le lisez attentivement !

La poignée de mains : un geste qui vient de loin

     Si l’on creuse, la première poignée de main entre deux hommes aurait eu lieu au IXème siècle avant Jésus-Christ, entre le roi d’Assyrie Salmanzar III, toujours en guerre contre les rois babyloniens, et ces mêmes rois babyloniens. Un bas-relief montre une poignée de la main droite, main ne pouvant pas porter d’armes, qui est ainsi signe de paix. Ensuite, on perd un peu sa trace.

Comment le handshake est-il devenu une façon quasi universelle de se saluer ?

     Nous n’avons pas de réponse certaine à cette question, mais ce sont peut-être les Quakers, en Amérique, qui en sont à l’origine. Dans ce groupement très religieux, on considère qu’aucun homme n’est supérieur à un autre, que tous les hommes sont égaux, et on a adopté ce geste, neutre et égalitaire, pour se saluer. Mais cette piste, je le répète, n’est pas certaine.

     Petit à petit, se serrer la main est banal et habituel, pour les Français, mais aussi les Américains et dans le monde entier. La poignée de main est devenue si commune que les Présidents de plusieurs nations ont adopté cette salutation, face à la caméra, pour montrer un signe de paix, de confiance réciproque, et de reconnaissance entre les nations en question.
     Néanmoins, il arrive que ce geste ne soit pas synonyme d’égalité. Prenons pour exemple la Seconde Guerre Mondiale : lors du pacte franco-allemand, en juin 1940, on voit que le maréchal Pétain et Adolf Hitler se serrent la main. Or, cette poignée de main ne signifie pas la paix entre ces deux pays, mais la domination de l’Allemagne sur le peuple français.

     Pour finir, ce geste est devenu tellement habituel et classique que les dirigeants ont dû l’interdire lors de la grippe espagnole, à la fin de la Première Guerre Mondiale, par peur de transmission de la maladie. Nous connaissons à nouveau cette

restriction, pendant cette période d’épidémie du Corona-Virus, où la poignée de main est très fortement déconseillée, voire interdite.

Le check, salutation entre copains

     Ce geste commun en occident a fait ses débuts pendant la Guerre du Vietnam, et l’intervention américaine de 1965 à 1968. Durant la Guerre du Vietnam, les soldats afro-américains subirent le racisme de la part de gradés blancs. Pour affronter ces chefs blancs, et résister, ces soldats eurent l’idée d’un geste de reconnaissance, de loyauté, entre eux : le check.

Ce signe était symbole de paix, de confiance, tout en partageant une idée d’égalité : « Tu n’es pas au-dessus de moi et je ne suis pas au-dessus de toi ». Au retour de la guerre, dans les années 1970, les Américains, commencèrent à imiter ce salut et à se « checker », à se taper dans la main en signe de « bonjour ». Les Afro-américains appelèrent cette

Ethnocentrisme

    En référence à l'expression "quasi-universelle" employée ci-dessus, je m'autorise une remarque : si la poignée de main est très répandue, elle n'est pas pour autant courante partout. Dans nombre de régions d'Asie on se salue sans se toucher; au Tibet, on tire la langue. En Afrique, pression sur le poignet, contact du front ou de la tempe, courbette, claquement de langue, petit bond, signe de la main : mille cultures, autant de coutumes. En Grèce, pays si proche, on vous donne une tape sur l'épaule.
    Aux États Unis cités plus haut, la poignée de main se pratique surtout lorsque l'on fait connaissance, et dans les réunions d'affaire – sinon, elle est plutôt rare, car perçue (avec raison) comme peu hygiénique !
    Le Royaume Uni échappe à l'épidémie annuelle de "gastro" par la rareté de la poignée de main et de la bise.

    Ayez en tête que dans nombre d'endroits on vous tend la main pour s'adapter à votre coutume européenne, surtout si l'on vous sait français.

(Le webmestre, correcteur, voyageur, et haptaphobe.)

salutation, le «DAP» (Dignity And Pride ; dignité et fierté en français). Depuis , ce symbole s’est diffusé dans toute l’Amérique puis partout ailleurs.

Et maintenant, le
bonus : saluer sans contaminer

     Bien sûr, vous pouvez adopter la formule du « Bonjour » aimable et souriant, ou le « coucou » (si vous ne voyez pas ce que je veux dire par là, regardez l’image), mais si vous voulez être original.e, vous pouvez saluer d’une autre façon.

Petit tour du monde des civilités.

     En Inde, la poignée de main n’existe pas, la salutation est le « Namaste » (dit « Namasté » en français), où l’on joint ses mains et on baisse légèrement sa tête. Vous pouvez aussi saluer à la thaïlandaise, avec le « Wai » (prononcé [waï]). Il suffit de baisser légèrement la tête. Enfin, les férus d’Histoire adopteront une technique datant de l’Antiquité égyptienne, où l'on se saluait en pliant les genoux, et en mettant les mains sur ceux-ci.
     Peut-être en avez-vous d’autres ? Si c’est le cas, le « Presse-papier » et ses lecteurs sont preneurs, n’hésitez donc pas à nous contacter :) !

Léna   

 

     Je me permets donc d’ajouter cette notule : la révérence, la petite ou la grande, est aussi parfaitement adaptée à la situation. Il suffit de l’apprendre. Comme nous sommes en république et égaux en droits, il faut la pratiquer de façon égalitaire, hommes et femmes, employeurs et employés, maîtres et valets etc.

     Si par un goût du raffinement généralement partagé par les lecteurs du Presse-papier, vous voulez porter une tenue adéquate à la distanciation physique,


Crinoline [Wikimedia commons]

essayez donc de porter la crinoline et vous garderez les fâcheux loin de vous.

(La Documentaliste,   
relectrice et correctrice).  

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© Le Presse-papier & Collège Philippe de Commynes (Tours) 2020

 
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