Vous me lisez à travers le temps en quelque sorte. Non, le voyage dans le temps n’a pas encore été inventé (malheureusement ou heureusement). Mais moi, moi qui vous parle dans ces lignes, déjà je ne suis plus d’ici. Enfin quand je dis que je ne suis plus d’ici ce n’est pas vraiment correct, après tout je n’ai jamais habité dans ce journal me direz vous.  Ni même dans le CDI, ni dans le collège. Mais tout de même… Je n’y suis plus. Enfin si, au moment où j’écris j’y suis, mais quand vous lirez ces lignes je n’y serai plus. Bon, je vous embrouille. C’est normal, c’est

fait exprès. Le but est de combler ce qui doit l’être. Cet espace blanc. En réalité je n’ai aucune obligation mais il faut bien faire quelque chose. Ne pas rester posée comme ça, inerte, devant ce clavier rempli de lettres que nous seuls pouvons interpréter. À le fixer, comme ça, à fixer cet écran blanc avec le curseur clignotant à l’infini,

sans notion aucune de temps, ni probablement d’espace, ni même de sa propre existence. C’est triste en fait la vie d’un

curseur, quand on y pense… Enfin, mieux vaut ne pas y penser. Si on pensait à toutes les choses désolantes et tristes… Peut-être que l’on ferait plus attention aux petits plaisirs de la vie avant de la laisser filer. Carpe diem qu’il disait. Si j’avais su… Bon, je suis là (enfin maintenant je n’y suis plus), je parle, je parle mais je n’ai toujours pas rempli mon rôle. Il me faut vous dire de profiter de ce temps, vous qui pensez l’avoir (alors que personne ne possède le temps) pour lire, si vous le souhaitez, cette nouvelle édition.

Zélie   

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